La course folle pour la préparation d’une «Assiette de l’Artiste », invitations et acrobaties avec l’agenda des uns et des autres, menu à imaginer et réaliser, ingrédients à choisir, dessert à chercher chez Noz Chocolatier à Lausanne – qui m’a réservé une surprise, une mousse aux myrtilles avec une inscription en hommage à ma petite cuisine…j’ai failli pleurer, puis je me suis dit « Nan, tu t’appelles Shadya, pas Naoëlle »- vins à retirer, ménage, bain des chiens, est toujours récompensée par le plaisir des rencontres ! Je me réjouis à chaque fois de partager ces moments privilégiés et mes recettes avec vous. Et pour cette 3ème édition, j’ai renouvelé le stress de recevoir un Chef !
Après le succès remporté par la première avec le Chef Damien Germanier, étoile montante de la Gastronomie suisse, c’était au tour du Chef Gilles Vincent, qui assure depuis 10 ans le succès de la cuisine du Victoria, plus beau Relais & Château de la Riviera de s’asseoir à ma table.
Avec ce talentueux Chef franco-suisse de 45 ans, dont la cuisine séduit une clientèle exigeante, il y a Pierre Thomas, au parcours journalistique à l’image de sa passion pour le vin ! Comme il l’écrit dans son livre « Le vin pratique », édité par Tout compte fait, un des magazines pour lequel il travaille : le vin n’a jamais été une boisson comme les autres…Raison pour laquelle, j’ai filé chercher un Pinot Noir d’exception, vinifié à l’ancienne pendant 18 mois en barriques de chêne, à La Cave Vevey-Montreux. Bien m’en a pris ! Car il est surpris : « Je ne le connaissais pas celui-là ! C’est dommage qu’ils ne le proposent pas plus souvent dans des dégustations. Il est bon ».
Enfin, Olivier Fahrni arrive avec Pauline Destraz, sa future épouse. Rarement vu un couple aussi bien assorti. Dynamiques, bien dans leurs baskets et leurs projets, je leur prédis beaucoup de réussite ! Olivier, en plus d’être un fou de cuisine et d’avoir gagné le concours culinaire « Les Toqués du Terroir » Saison 2 sur La Télé est le gérant d’un magnifique domaine : Château Maison Blanche.
Ce joli monde s’installe dans mon atelier pendant que je file surveiller mon poulet à l’estragon – si,si, préparé dans ma rôtissoire Jamie Oliver ! J’ai amélioré ma recette en faisant mariner le poulet pendant 2h avec beaucoup d’estragon et du Gewurztraminer, et en glissant sous la peau des cuisses, en plus de l’estragon, de fines gousses d’ail que j’ai retirées au moment de mettre au four. Et j’ai ajouté des gros morceaux de lard. Gilles Vincent me félicite : « Bravo ! Le lard fait toute la différence et rehausse le poulet. Quand on a les deux en bouche, c’est une explosion de saveurs. »
L’élan de Pauline m’enchante aussi : « La cuisson du poulet est top ! ». La jeune femme, qui oeuvre dans l’immobilier à la tête de Cofideco SA, n’est pas du genre à faire des chichis : chic et franche, la jolie blonde inspire d’emblée confiance. De plus, avec Olivier, ce sont des habitués des grandes tables de Suisse romande : « On a fêté les 90 ans de la grand-mère de Pauline, puis mon anniversaire, au Victoria ».
Voilà qui tombe bien et fait honneur à Gilles Vincent. Les tourtereaux ont également des habitudes au « 5 » à Lausanne. Mission poulet accomplie et l’ambiance est chaleureuse ! Il faut dire qu’avoir Pierre Thomas à table assure le flot d’anecdotes savoureuses… L’occasion de constater que les plats préférés des uns et des autres sont liés à leur mère, sauf pour Pauline qui adore la terrine de foie gras. Gilles craque pour la Blanquette de veau servie avec un riz pilav « Comme la faisait ma mère ! J’aime la cuisine simple et familiale ! ». Du côté de Pierre, c’est les tomates farcies avec du riz « Ah oui, une bonne grosse tomate farcie », pour Olivier, l’ossobuco avec une généreuse polenta : « J’aime les plats mijotés ! ». Mon entrée imaginée pour l’occasion, une fraîcheur de légumes de saison servie dans de grosses verrines colorées – pointes d’asperges vertes finement coupées et petits pois, cuits dans de l’eau avec du sel marin, puis passés sous l’eau fraîche, assaisonnés avec de l’huile au basilic, du basilic frais, de la crème de balsamique, et recouverts d’une mousse au basilic faite avec du Mascarpone, est largement commentée…
Gilles Vincent me conseille : « L’idée est excellente, mais j’aurais fait une crème fouettée au basilic pour éviter le côté granuleux du Mascarpone ». Ce n’est pas tous les jours qu’un Chef débarque dans ma petite cuisine…je note. Et comme il a envie de réaliser mon idée au Victoria, on s’est tous promis d’aller découvrir ma fraîcheur au basilic revisitée ! C’est sûr, ce sera un choc …comme découvrir le magique gâteau de Noz Chocolatier : j’étais presque triste quand on l’a coupé. Mais c’était tellement bon !